Affichage des articles dont le libellé est Historique. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Historique. Afficher tous les articles

dimanche 27 novembre 2011

Borgia : Mon pape à moi, est un gangster



-Saison 1-


NOMBRE DE SAISONS : 1
NOMBRE D’EPISODES : 12
CREATEURS : Tom Fontana
ANNEE DE PREMIERE DIFFUSION : 2011
FORMAT : 52mn
CHAINE DE DIFFUSION FR : Canal+
CASTING : John Doman, Mark Ryder, Stanley Weber, Isolda Duchauk

L'HISTOIRE : L'accession au pouvoir du clan Borgia, famille puissante mais dissolue et enclin aux turpitudes.

L'AVIS DE SEBASTIEN : Le culte du cul et de la violence instaurée par nos amis américains en matière de série historique est bien respectée par Borgia, production franco-allemande qui reprend les recettes déjà utilisées pour Rome, Spartacus ou The Tudors. Ça baise, ça zigouille, ça complote, ça torture et on en redemande.
      Admirablement jouée mais piteusement doublée (la série a été entièrement tournée en anglais mais la vost n'est pour l'instant pas disponible), cette création de Tom Fontana à qui l'on doit déjà la série carcérale Oz jouit de décors somptueux et convaincants qui nous plongent dans les arcanes du Vatican du XVème siècle.
      Ne connaissant pas très bien la véritable histoire de la papauté de cette époque, je ne peux dire si la vérité historique est bien respectée. Cependant, le scénario semble assez crédible pour que l'on puisse regarder la série en se disant "Ouais, ok, je viens de passer 10h devant, mais au moins, j'apprend des trucs sur l'Histoire" et n'est ce pas finalement le plus important lorsqu'on regarde une série dite historique, nous déculpabiliser tout en nous divertissant ?
      Et puis, même si Borgia n'est pas un vrai cours d'Histoire, elle est en revanche une réelle réflexion sur le pouvoir, ses limites et ses excès. En situant l'action dans le Vatican du XVème siècle, les scénaristes peuvent en effet sonder les abîmes du pouvoir suprême : celui du pape, celui qui à tous les pouvoirs ou qui plus précisément croit avoir tous les pouvoirs mais qui se rend vite compte que pour conserver sa puissance il devra nager dans des méandres de complots, de politiques et de trahisons.
      L'autre aspect intéressant de cette série est sa dimension de chronique familiale au delà de la série historique. Après tout, les Borgia, sont une famille. Pas tout à fait comme les autres, certes, mais une famille quand même. Il a le patriarche qui tente d'assurer la postérité de la famille malgré les erreurs de ses enfants et sa propre envie de débauche, le fils préféré mais un peu con sur les bord, son frére jaloux, la soeur nunuche, la mère aimante qui essaie de protéger ses enfants et la belle mère prête à tout pour asseoir son pouvoir. 
      Alors, saluons, au delà du sang, du sperme et des larmes qui coulent tout au long de la série, un projet ambitieux et audacieux. Et félicitons cette production franco-allemande d'avoir réussi une série qui même si elle n'est pas parfaite tient largement la route.
      Allez en paix !

Note : 14/20   

dimanche 20 novembre 2011

HELL ON WHEELS : partie sur de bons rails


-Critique du pilot-

Après Mad Men, Breaking Bad et The Walking Dead la chaîne de télévision américaine AMC dégaine Hell On Wheels, un western couillu et musclé suivant en parallèle l'histoire d'un ancien soldat avide de vengeance depuis que sa femme a été tuée et l'histoire de la construction d'un chemin de fer parcourant les Etats-Unis, le tout dans les années 1890.
Jouissant d'une image magnifique et de décors très réalistes, Hell On Wheels a tout pour séduire : un cowboy sombre et mysterieux pour heros, des acteurs convaincants, des histoires prenantes.
Evoluant entre Kill Bill pour l'histoire de vengeance et Lucky Luke pour le coté cow-boy solitaire, notre héros est à la fois le bon, la brute et le truand : il flingue, il ment, il picole mais toujours pour une noble cause. Traitant les "nègres" avec respect, il a été l'un des premiers blancs à libérer ses esclaves. D'ailleurs, ce coté cow-boy au grand coeur est peut être l'un des seuls défauts de la série, on aurait aimé, en tous cas pour le pilote, que la part "salopard" de ce sombre héros soit mieux exploitée plutôt que d'emblée affirmer sa facette "chevalier blanc". De plus, pour le moment, tous les personnages paraissent quelques peu caricaturaux : du gros soiffard toujours imbibé regrettant l'époque de l'esclavagisme jusqu'à l'entrepreneur indélicat ne reculant devant aucune saloperie pour quelques dollars de plus, tous sont soit noirs (au sens figuré) soit blanc.
Malgré cela, Hell On Wheels est une série prometteuse, audacieuse et exigeante qui oscille entre histoires et Histoire dans ce qui semble être une très bonne reconstitution de l'époque qu'elle dépeint.

Sébastien

jeudi 29 septembre 2011

PAN AM _ Le pilote ne vole pas très haut

Décollage immédiat pour la nouvelle venue Pan Am qui se paie le luxe de battre les Desperate Housewives ce dimanche soir sur leur propre terrain, ABC.
Engouement certainement dû à ce trailer tapageur.



 La botte secrète de Pan Am est d'être un produit 100% calibré ABC.

Le féminisme, oui mais pas trop
Pan Am c’est l’histoire de femmes  jeunes, belles et sexys qui décident de prendre un aller simple pour la liberté. Voyager de ville en ville, fuir le jour de son mariage pour embarquer à bord de l’aventure, voilà le crédo des hôtesses. Je vis ma vie, j’emmerde mon mari. Oui, oui on y croirait presque si ces belles plantes n’étaient pas engoncées dans des gaines ultra rigides et coincées sous un casque Elnett à faire pâlir d'envie un Playmobil. Certes les femmes ne sont plus derrière les fourneaux, mais elles servent des martinis à des businessmen pressés et peu polis qui aiment parfois les prendre en club sandwich entre deux portes de chambre d’hôtel. L’esclavagisme à 10 000 mètres d’altitude, c’est ça la modernité.

Les années 60 à la sauce loi Evin
Série qui se veut historique, Pan Am a tout de même pris soin de gommer un gros détail. On est dans les années soixante et pas une seule cigarette ne vient piquer le nez des hôtesses de l’air ! Mad Men puait la Lucky Strike sans filtre, Pan Am fleure bon le Freedent white. ABC fait fi de la vraisemblance et de l’atmosphère, il ne se fera certainement pas le promoteur de cet affreux monstre qu’est le tabac. « Ladies and Gentlemen la compagnie Pan Am vous souhaite un agréable voyage. Nous vous informons qu’il s’agit d’un vol non-fumeur et que nous naviguerons en plein anachronisme. »

Faire bander papa et tenir en haleine maman
Si la cigarette est bannie de l'image ABC, c'est avant tout parce qu'il s'agit d'une chaîne familiale, devant laquelle papa/maman/mamie prennent plaisir à se retrouver après le gigopetipois du dimanche soir.
Moulées à la perfection dans leur ensemble bleu, les hôtesses ont les arguments pour faire rester le patriarche sur le canapé et ne pas créer de dispute familiale quant au partage de l’écran de télévision. Et pour maman ? Une bonne louche d’intrigue politico-dramatique un  peu obscure et neuneu pour lui donner l’impression qu’elle ne regarde pas qu’une série sur les avions. On saupoudre ça d’amourettes aromatisées à base de «méfiez-vous des hommes ce sont des salauds qui trompent leur femme entre deux business trip ».

Papier glacé et carton-pâte
Ce qui est sympa dans Pan Am c’est que l’on voyage. De Rome à Londres en passant par New York, c’est agréable d’apercevoir Big Ben ou le Colisée, bien que les rues fassent plus fake qu’un pavillon de Wisteria Lane. L'image est parfaite, pas un faux pli ni un cheveu qui dépasse, le protagoniste de ce premier épisode est d'ailleurs la couverture du magazine Life. 

En fait Pan Am, c’est rien d’autre que Desperate Housewives dans un avion. La seule chose qui manque pour parfaire le tableau est une voix-off, apanage ultime de la série ABC. Tant mieux, c’est beaucoup trop 2003.

Sinon comme toute série proposée par la chaîne, Pan Am est très agréable à regarder, l’intrigue est prémâchée, l’image lissée, les personnages gentillets. Tout ce qu’il nous reste à faire est de boucler notre ceinture et de se laisser transporter gentiment au gré de cette histoire proprette qui nous promet un voyage sans turbulence.

Note : 14/20
Viabilité : 65% 

L.

jeudi 22 septembre 2011

Bad Men

Euh, quoi d'neuf docteur?

Comme le prêt à porter, la série télé n’échappe pas à la dictature du retour à l’ancien. Cette rentrée, la mode est aux sixties ! Face au succès fracassant du renommé Mad Men et profitant de son absence temporaire de nos écrans (la saison 5 ne reviendra qu'en Mars 2012), les séries du cru 2011 se jettent à corps perdu dans les années yéyé.
3 séries tentent de nous faire oublier l'agence Sterling-Cooper-Draper- Price: Pan Am, gloire au glamour des hôtesses de l'air de la Pan American World Airways. The Hour, drama d'espionnage en mode guerre froide. Et enfin, sujet de cette rubrique, The Playboy Club clapier taille humaine d'Hugh Hefner sur fond de Tina Turner et gomina.

Si la série mère avait été troublante et de nombreuses fois récompensée pour le réalisme de ses décors, costumes, us et faciès, The Playboy Club a plus de mal à convaincre. Intrigue miteuse en filigrane (on a tué le big boss de la mafia avec un coup de talon aiguille dans la carotide, oups), analyses freudiennes en crépon (« je pense que vous voulez garder vos ennemies proches »), incohérences capillaires… le pilote de cette nouvelle série ne nous fait pas bondir de joie. Pourtant ce n’est pas faute d’avoir essayé de coller à l’original :

Le  biDon Draper :
Cheveux gominés, sourire enjôleur, costard sympa… Imitation de Jon Hamm (notre adoré/détesté directeur artistique de MM), Eddie Cibrian a un physique beaucoup trop Roch Voisine pour être crédible.

Le fantôme de Betty: 
Brushing parfait (quoique plus ou moins défait selon les prises de vue), boucles blondes, visage d’ange, l’actrice principale est une beauté parfaite. Malheureusement, à l'inverse de Betty Draper aucun charme ne se dégage de ce joli minois, aucune dimension ne ressort de ses traits. 

Les cigarettes : Epoque de débauche, les années soixante sont celle des cigarettes et de l’alcool à gogo (nous avions un cancer des poumons rien qu’à regarder un épisode de Mad Men). Pour essayer de coller à cette image on allume une ou deux clopes en tout et pour tout et on sirote un whisky ultra dilué par des glaçons fondus. Pour la virilité - et la cirrhose - on repassera.

Résultat un petit foirage concernant le flashback opéré, car plus que dans les sixties, c’est dans les 90’s qu’on se croirait. Les couilles ne sont pas encore posées sur la table (y’en a-t-il une paire sous ce slip mou et sans âme ?) et l’on tâtonne entre plusieurs intriguettes pas bien bandantes.

Mais comme on a appris à ne jamais s’arrêter à un pilote, on attend de voir.

Quotient de viabilité : 25% 

L.