vendredi 2 novembre 2012

Chicago Fire, dans le feu de l'action



NOMBRE DE SAISONS : 1
NOMBRE D’EPISODES : 13
CREATEURS : Derek Haas et Michael Brandt 
PREMIERE DIFFUSION : Octobre 2012
FORMAT : 42 minutes
GENRE: Drame 
CHAINE DE DIFFUSION US : NBC
CASTING : Jesse Spencer, Taylor Kinney, Charlie Barnett... 
ETAT :  En production

L’HISTOIRE : Le quotidien éprouvant des pompiers de la caserne 51 à Chicago.  


L'avis de Lucie: 

Lorsque j'ai découvert le synopsis de Chicago Fire, j'ai réalisé avec étonnement qu'il n'y avait jamais eu jusqu'alors de série sur les pompiers. Certes il y avait eu New York 911 et dans une moindre mesure les deux séries françaises SOS 18 (2002) et Ligne de feu (2009), mais aucune série américaine ne leur avait été exclusivement consacrée. 

Pourtant, la caserne offre tous les éléments nécessaires à un bon scénario: adrénaline, sensationnalisme, pathos, testostérone… Mais il faut croire que les cop-show et les séries médicales, décors les plus exploités depuis l'invention de la série télé, avaient la main-mise sur ces apanages et occupaient le créneau du catastrophisme. 

Sans surprise, Chicago Fire utilise ces filons avec un démarrage tout feu tout flamme. Incendie, fusillade entre dealers de drogues, accident de voiture, opération du cœur sauvage effectuée à l’arrière d’une ambulance, et ce durant les douze premières minutes! Les actions s’enchaînent à la vitesse d'un feu de forêt, au rythme des sirènes et des encéphalogrammes. 

Mais derrière cette action musclée, chaque membre de la caserne cache une solitude et des souffrances personnelles. Derrière le masque de héros viril et courageux se cache des failles et une sensibilité, percés à jour, chaque fois que nos pompiers font tomber l'uniforme. C'est ce qui nous fait rester devant l'écran et qui nous permet de nous attacher aux personnages. Car en cette ère où les comédies familiales feel-good envahissent le petit écran et le coeur des téléspectateurs, les productions urgentistes semblent complètement passées de mode. 

Les explosions à tout va et les phrases sentencieuses du style "Il ne lui reste pas une minute trente!", produisent quant à elles leur effet. Mais malgré le sujet "innovant", on a la sensation d'avoir déjà vu ça des dizaines de fois. Il y a donc fort à craindre que Chicago Fire ne fasse pas long feu...


L'avis de Seb :

Chicago Fire n'est pas une mauvaise série. Elle n'est pas excellente non plus. Là est le noeud du problème : si nous pouvons suivre avec un certain plaisir la vie de cette caserne,  ce drama manque tout de même cruellement de saveur. En effet, en voulant à tout prix plaire à tout le monde (des pectoraux saillants et des histoires d'amour pour maman, des flammes et des explosions pour papa), on obtient une série passe-partout, des épisodes déjà oubliés alors que le générique de fin commence à peine et des histoires qui laissent un arrière goût de déjà-vu. 

Pourtant, tout cela commençait bien : dès les premières minutes du pilot, l'un de ces valeureux héros casqués meurt prisonnier des flammes. C'est après cet évènement tragique que la série commence réellement : comment la vie peut-elle reprendre son cours dans la caserne alors que l'un de sien est mort ? Nous aurions aimé que cette question soit l'objet de plus d'attention, qu'elle prenne plus de place dans le récit car justement, la vie reprend un petit peu trop vite son cours au sein de ce groupe de pompiers. Exceptées quelques scènes qui sentent bon le cliché (oui, ça fait mal au coeur d'enlever le nom du défunt de son casier...) le problème du deuil est vite laissé de coté au profit de nouvelles interventions pas toujours intéressantes et d'histoires qui auraient gagné à n'être introduites que plus tard dans la saison car comme on dit, "il n'y a pas le feu". Par exemple, toute la trame autour du lieutenant Casey qui s'injecte lui-même en cachette des anti-douleurs pour ne pas laisser voir qu'il souffre d'une blessure aurait pu attendre quelques épisodes avant d'être développée. Nous comprenons bien l'effet recherché : ces héros qui sauvent des vies tous les jours n'en sont pas moins des hommes qui portent en eux des failles. Il n'y a nul besoin de marteler ce message qu'un peu de subtilité aurait aidé à porter. 
En forçant le trait de ses personnages, en voulant à tout prix d'emblée tout nous dire sur eux, nous perdons ce qui aurait dû être le coeur de la série : l'empathie. Au lieu de vibrer, d'avoir peur pour eux, de retenir notre souffle en les voyant risquer leur vie pour sauver celle des autres, nous regardons les scènes d'action d'un oeil torve, sans réel intérêt et ces scènes qui auraient dû être des moments de tentions ne deviennent plus que divertissantes. 

Alors oui, les soldats du feu sont en sous-effectifs à la télévision et nous connaissons mal ce métier qui pourtant fascine. Mais le traitement est ici trop consensuel, trop succinct et cède trop au sirènes de l'entertainment  pour que nous puissions réellement apprécier cette série et ressentir de l'empathie pour ces personnages caricaturés au charbon. Dommage ...